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L'autorité

 

Lorsqu'on évoque la gestion de classe, on pense inévitablement à la question de l'autorité. Celle-ci s'exprime sous trois formes : l'autorité personnelle, l'autorité institutionnelle, l'autorité d'expertise.

L'autorité personnelle

C'est celle qui dépend de ce qu'on est, de notre comportement : gestuelle, voix, procédés de communication.. On la qualifie parfois de naturelle. Pourtant, elle peut toujours être travaillée. En connaissant, reconnaissant l'enfant dès les premiers jours, en s'enquérant régulièrement de ses besoins, centres d'intérêts..., on dit à l'enfant qu'il compte et qu'il est suivi.  Ce qui rend l'exercice de l'autorité plus légitime et ... naturel. Prendre le temps de la régulation, pour évoquer les problèmes (conflits entre enfants, accrochages à la récréation, jalousies...) est aussi nécessaire. Il ne faut pas différer à un temps précis de l'emploi du temps mais intervenir " à chaud". Dix minutes de discussion ne sont jamais perdues. Et la sanction, si elle existe, sera mieux acceptée. Il faut également éviter de crier, sauf en cas de danger imminent. On peut froncer les sourcils, moduler la voix en la haussant légèrement ou en la rendant plus sèche , mais les cris répétés sont perçus par les enfants comme une marque de faiblesse et non d'autorité. Il ne faut, bien entendu, pas humilier l'enfant. On gagne en peur, ce que l'on perd en respect.

 

L'autorité d'expertise

Elle est liée à la fois à la connaissance disciplinaire et à la capacité à transmettre. Il est clair que bien maîtriser son sujet, facilite le travail. On imagine facilement ce professeur, féru d'histoire, raconter les batailles napoléoniennes à des élèves pendus à ses lèvres. Savoir est indispensable, savoir transmettre suppose une capacité à adapter le contenu à l'âge et au niveau scolaire de l'enfant. Il faut rendre vivant son cours, ne pas hésiter à théâtraliser, s'appuyer sur la manipulation, sur le jeu chez les plus jeunes... De plus, une classe bien préparée qui ne se contente pas de suivre à la lettre et invariablement le manuel est un atout.

 

L'autorité institutionnelle

C'est l'autorité liée au statut. Vous êtes le maître et donc objet de respect. C'est aussi en référence à l'autorité institutionnelle qu'on a coutume de dire :" Si tu n'es pas sage, tu iras chez le directeur !". Le maître est garant de la classe, de ce qui s'y passe et se transmet. Les parents connaissent leurs enfants mais ne doivent pas interférer dans la pédagogie. Face aux enfants, il faut savoir doser les réflexions négatives sur le travail (jamais sur la personne elle-même), les compliments, les encouragements. Les plus petits accordent à l'enseignant une autorité. C'est LA maîtresse. En élémentaire, les élèves intègrent progressivement la nécessité de suivre des règles collectives. Les règles de vie doivent émaner des adultes tout comme les sanctions. Une règle doit être claire, concrète, constante et cohérente (avec du sens). On peut poser des sanctions à condition qu'elles soient positives. Pas de suppression de la récréation (interdite par le Code de l'éducation et dommageable pour l'enfant qui a besoin de sortir et bouger), de punition disproportionnée (copier 100 fois en CE1), d'humiliations (mettre au coin un enfant de 8 ans), de sanction éloignée temporellement de la faute. D'une manière générale, quand cela est possible, on privilégiera la réparation ou le travail d'intérêt général.

 

Dans tous les cas on notera qu'il vaut mieux être strict les premières semaines et s'assouplir au fil de l'année. L'inverse ne fonctionne pas...