PS
La Chandeleur
C'est demain la chandeleur,
Demain nous mangerons des crêpes.
Des crêpes rondes, des crêpes blondes,
Des crêpes qui s'envolent,
Comme à pigeon vole.
Des jolies crêpes dorées
Qui pourraient bien nous sauter
Sur le nez !
L’éléphant
L’éléphant,
Il se douche, douche, douche, Sa trompe est un arrosoir !
L’éléphant,
Il se mouche, mouche, mouche, Il lui faut un grand mouchoir !
L’éléphant,
Il se couche, couche, couche, A huit heures tous les soirs
MS
Le jour et la nuit
Quand on se dit « bonjour »,
Que les enfants courent
Vers l’école pour
Jouer dans la cour
C’est le jour.
Quand la lune luit
Que les chats sont gris,
Qu’on est dans le lit
Au calme et sans bruit
C’est la nuit.
Corinne Albaut
J'ai du chocolat
A, A, A j'ai du chocolat,
é, é é, je vais le manger
I, i,i, il est trop petit
O, o, o j'en veux un plus gros
U, u, u, tu n'en n'auras plus
A, E, I, O, U
GS
La neige papillonne
La blanche neige papillonne
Et fleurit les branches de houx.
Elle se joue et tourbillonne
En nous frôlant tout doux, tout doux.La blanche neige papillonne
Et, voletant sur les toits roux,
Vient mettre une coiffe mignonne
Aux vieilles maisons de chez nous.Hermin Dubus
L'étourdi
A B C
Qui a vu passer?
D E F
La tête à Joseph
G H I
Quand elle est partie
J K L
Elle avait des ailes
M N O
Pour aller là-haut
P Q R
Voler dans les airs
S T U
N'est pas revenue
V W
Pour la retrouver
X Y Z
Il faut que tu m'aides
CP
Trois microbes
Trois microbes sur mon lit,
Se consultent bien assis.
L’un s’appelle Scarlatine
Il parle d’une voix fine.
L’autre s’appelle Rougeole
Et prend souvent la parole.
Et le troisième Oreillons,
Ressemble à un champignon.
Ils discutent pour savoir
Lequel dormira ce soir
Dans mon beau petit lit blanc.
Mais fuyons tant qu’il est temps !
Ces trois microbes ma foi,
Dormiront très bien sans moi.
Jean-Louis Vanham
La chevauchée
Certains, quand ils sont en colère,
Crient, trépignent, cassent des verres...
Moi, je n'ai pas tous ces défauts :
Je monte sur mes grands chevaux.
Et je galope, et je voltige,
Bride abattue, jusqu'au vertige
Des étincelles sous leurs fers,
Mes chevaux vont un train d'enfer.
Je parcours ainsi l'univers,
Monts, forêts, campagnes, déserts...
Quand mes chevaux sont fatigués,
Je rentre à l'écurie calmé.
Jacques Charpentreau
CE1
Les beaux métiers
Certains veulent être marins,
D'autres ramasseurs de bruyère,
Explorateurs de souterrains,
Perceurs de trous dans le gruyère,
Cosmonautes, ou, pourquoi pas,
Goûteurs de tartes à la crème,
De chocolat et de babas :
Les beaux métiers sont ceux qu'on aime.
L'un veut nourrir un petit faon,
Apprendre aux singes l'orthographe,
Un autre bercer l'éléphant...
Moi, je veux peigner la girafe !
Jacques Charpentreau
Le Renard et les Raisins
Certain Renard Gascon, d'autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait atteindre :
"Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. "
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?Jean de La Fontaine
CE2
Le Lion et le Rat
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.Jean de La Fontaine
Calendrier
Janvier nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l’échelle aux fenêtres,
Août, l’échelle aux cerisiers.
Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
Rosamonde Gérard
CM1
Rondeau de la neige
Tombe la neige !
Triste manège :
Moucher, toussir,
Prendre élixir,
Au lit gésir.Maint déplaisir
Mon mal rengrège.
Tombe la neige.Pardonnerai-je ?
Ou haïrai-je ?
Je n'ai loisir
De rien choisir.
Sur tout désir
Tombe la neige.*toussir: tousser
gésir: être étendu, allongé.Conjugaison à l'indicatif présent: je gis, tu gis, il gît (sur les tombes : ici-gît), nous gisons, vous gisez, ils gisent
rengrèger: augmenter, s'aggraverAndré Mary
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.Victor HUGO
CM2
Notes d’amour
Tout en bas de la gamme
Le Do est tombé amoureux
De Madame Si
Qui lui parle ainsi :
Mon pauvre Do
Vous êtes trop petit
Vous êtes trop loin
Vous êtes trop grave
Ah ! Si vous étiez mieux élevé
Ah ! Si vous étiez plus distingué.
Ah ! Si…Si…Si…
A la fin, le Do en eut assez
Des prétentions de Madame Si.
Et il se mit à regarder
Madame Ré d’une autre manière.
Il répéta son nom près du sien :
Do Ré
Ah! Do Ré! Ah Do Ré
La sonne si bien!
C’est ainsi que lassé de Si
Le Do adora Ré
Et en fut adoré
Aussi
François David
Février
Voici que Février revient, plein de promesses,
Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;
Il peut encor neiger, mais le grand froid régresse
Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement.
Le printemps apparaît, le rude hiver s’achève ;
Par les champs, par les prés, dévalent les ruisseaux,
Le vieil arbre bourgeonne et se gorge de sève,
Bientôt, dans sa ramée, nicheront les moineaux.
Un soleil radieux inonde la colline,
Au jardin tout prend vie, tout cherche à émouvoir,
Et je sens, sous mes pas, tandis que je chemine,
La terre qui frémit et palpite d’espoir.
Isabelle Callis-Sabot