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Une année de poésie : février

PS

La Chandeleur

C'est demain la chandeleur,
Demain nous mangerons des crêpes.
Des crêpes rondes, des crêpes blondes,
Des crêpes qui s'envolent,
Comme à pigeon vole.
Des jolies crêpes dorées
Qui pourraient bien nous sauter
Sur le nez !

L’éléphant

L’éléphant,

Il se douche, douche, douche,  Sa trompe est un arrosoir !

L’éléphant,

Il se mouche, mouche, mouche, Il lui faut un grand mouchoir !

L’éléphant,

Il se couche, couche, couche, A huit heures tous les soirs

MS

Le jour et la nuit

Quand on se dit « bonjour »,

Que les enfants courent

Vers l’école pour

Jouer dans la cour

C’est le jour.

 

Quand la lune luit

Que les chats sont gris,

Qu’on est dans le lit

Au calme et sans bruit

C’est la nuit.

Corinne Albaut  

J'ai du chocolat

A, A, A j'ai du chocolat,

é, é é, je vais le manger

I, i,i, il est trop petit

O, o, o j'en veux un plus gros

U, u, u, tu n'en n'auras plus

A, E, I, O, U

 

GS

La neige papillonne

La blanche neige papillonne
Et fleurit les branches de houx.
Elle se joue et tourbillonne
En nous frôlant tout doux, tout doux.

La blanche neige papillonne
Et, voletant sur les toits roux,
Vient mettre une coiffe mignonne
Aux vieilles maisons de chez nous.

Hermin Dubus

 

L'étourdi

A B C
Qui a vu passer?
D E F
La tête à Joseph
G H I
Quand elle est partie
J K L
Elle avait des ailes
M N O
Pour aller là-haut
P Q R
Voler dans les airs
S T U
N'est pas revenue
V W
Pour la retrouver
X Y Z
Il faut que tu m'aides

 

CP

Trois microbes

Trois microbes sur mon lit,

Se consultent bien assis.

L’un s’appelle Scarlatine

Il parle d’une voix fine.

 

L’autre s’appelle Rougeole

Et prend souvent la parole.

Et le troisième Oreillons,

Ressemble à un champignon.

 

Ils discutent pour savoir

Lequel dormira ce soir

Dans mon beau petit lit blanc.

Mais fuyons tant qu’il est temps !

Ces trois microbes ma foi,

Dormiront très bien sans moi.

Jean-Louis Vanham

 

La chevauchée
Certains, quand ils sont en colère,
Crient, trépignent, cassent des verres...
Moi, je n'ai pas tous ces défauts :
Je monte sur mes grands chevaux.

Et je galope, et je voltige,
Bride abattue, jusqu'au vertige
Des étincelles sous leurs fers,
Mes chevaux vont un train d'enfer.

Je parcours ainsi l'univers,
Monts, forêts, campagnes, déserts...
Quand mes chevaux sont fatigués,
Je rentre à l'écurie calmé.

Jacques Charpentreau 

 

CE1

Les beaux métiers
Certains veulent être marins,
D'autres ramasseurs de bruyère,
Explorateurs de souterrains,
Perceurs de trous dans le gruyère,

Cosmonautes, ou, pourquoi pas,
Goûteurs de tartes à la crème,
De chocolat et de babas :
Les beaux métiers sont ceux qu'on aime.

L'un veut nourrir un petit faon,
Apprendre aux singes l'orthographe,
Un autre bercer l'éléphant...
Moi, je veux peigner la girafe !

Jacques Charpentreau

 

Le Renard et les Raisins

Certain Renard Gascon, d'autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait atteindre :
"Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. "
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

Jean de La Fontaine

 

CE2

Le Lion et le Rat

Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.

Jean de La Fontaine

 

Calendrier

Janvier nous prive de feuillage ;

Février fait glisser nos pas ;

Mars a des cheveux de nuage,

Avril, des cheveux de lilas ;

Mai permet les robes champêtres ;

Juin ressuscite les rosiers ;

Juillet met l’échelle aux fenêtres,

Aoûtl’échelle aux cerisiers.

Septembre, qui divague un peu,

Pour danser sur du raisin bleu

S’amuse à retarder l’aurore ;

Octobre a peur ; Novembre a froid ;

Décembre éteint les fleurs ; et, moi,

L’année entière je t’adore !

Rosamonde Gérard

 

CM1

Rondeau de la neige

Tombe la neige !
Triste manège :
Moucher, toussir,
Prendre élixir,
Au lit gésir.

Maint déplaisir
Mon mal rengrège.
Tombe la neige.

Pardonnerai-je ?
Ou haïrai-je ?
Je n'ai loisir
De rien choisir.
Sur tout désir
Tombe la neige.

*toussir: tousser
gésir: être étendu, allongé.Conjugaison à l'indicatif présent: je gis, tu gis, il gît (sur les tombes : ici-gît), nous gisons, vous gisez, ils gisent
rengrèger: augmenter, s'aggraver

André Mary

 

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor HUGO

 

CM2

Notes d’amour

Tout en bas de la gamme

Le Do est tombé amoureux

De Madame Si

Qui lui parle ainsi :

Mon pauvre Do

Vous êtes trop petit

Vous êtes trop loin

Vous êtes trop grave

Ah ! Si vous étiez mieux élevé

Ah ! Si vous étiez plus distingué.

Ah ! Si…Si…Si…

A la fin, le Do en eut assez

Des prétentions de Madame Si.

Et il se mit à regarder

Madame Ré d’une autre manière.

Il répéta son nom près du sien :

Do Ré

Ah! Do Ré! Ah Do Ré

La sonne si bien!

C’est ainsi que lassé de Si

Le Do adora Ré

Et en fut adoré

Aussi

François David

 

Février

Voici que Février revient, plein de promesses,

Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;

Il peut encor neiger, mais le grand froid régresse

Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement.

 

Le printemps apparaît, le rude hiver s’achève ;

Par les champs, par les prés, dévalent les ruisseaux,

Le vieil arbre bourgeonne et se gorge de sève,

Bientôt, dans sa ramée, nicheront les moineaux.

 

Un soleil radieux inonde la colline,

Au jardin tout prend vie, tout cherche à émouvoir,

Et je sens, sous mes pas, tandis que je chemine,

La terre qui frémit et palpite d’espoir.

Isabelle Callis-Sabot