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Une année de poésie : mars

PS

Les poules

Quand trois poules
Vont aux champs
La première va devant
La deuxième suit la première
La troisième va derrière
Quand trois poules
Vont aux champs
La première va devant.

 

Le petit jardinier 

Voici mon petit jardin! 

[Montrer la paume de sa main]

J'y ai semé des graines. 

[Tapoter la paume du bout des doigts de l'autre main]

Je les recouvre de terre noire. 

[Refermer la main]

Voici la bonne et douce pluie! 

[Tapoter la dos de la main fermée avec les doigts de l'autre main] 

Le soleil brille dans le ciel! 

[Faire un large geste circulaire de la main libre]

Et voici une, deux, trois, quatre, cinq petites fleurs... 

[Déplier les doigts l'un après l'autre]

 

MS

Jeu de doigts

Sur ma main je compte bien,

1,2,3,4,5

Mais mes doigts font les malins,

5,4,3,2,1

Voici un autre exercice,

1,2,3,4,5,6,7,8,9,10

Mais mes doigts font des caprices

10, 9,8 ,7,6,5,4,3,2,1

 

Le chat et le soleil
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.

Voilà pourquoi, le soir
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil."
Maurice Carême

 

GS

 

Printemps

Chante Printemps
L'oiseau batifole
L'herbe folle sourit
La fleur endormie
s'étire gaiement
Chante Printemps

Anne-Marie Chapouton

 

Le Printemps

Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver.
Après le grand froid le soleil,

Après la neige vient le nid ,
Après le noir vient le réveil,
L’ histoire n’est jamais finie.

Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver,
Et après la pluie le beau temps.

Claude Roy

 

CP

Mars

Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.

Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu'il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.

Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons …
Maurice Carême

 

Bonjour

Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s'est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d'ailes,
il a soif de grand jour et d'air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d'un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !"

Paul Géraldy

 

CE1

Quand la porte se souvient

Quand le porte se souvient,
Quand la table se souvient,
Quand la chaise, l’armoire, le buffet, la fenêtre se souviennent
Quand ils se souviennent intensément
De leurs racines, de leur sèves, de leurs feuilles
De leurs branches,
De tout ce qui les habitait,
Des nids et des chansons
Des écureuils et des singes
De la neige et du vent
Un frisson traverse la maison
Qui redevient forêt.

Hamid Tibouchi

 

Petit printemps

Petit printemps fantasque,
Qui lance avec humeur
De violentes bourrasques
Sur les arbres en fleur ;
Petit printemps sauvage
Comme un chat hérissé,
Qui nous crache au visage
De gros flocons glacés ;
Petit printemps boudeur,
Pourquoi faire la moue ?
Laisse tes douces fleurs
Refleurir sur ta joue.

Albert Atzenwiler

 

 

CE2

Le Printemps

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie                  
Et s'est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau

Il n'y a bête, ni oiseau
Qu'en son langage ne chante ou crie
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie

Rivières, fontaines et ruisseaux
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie
Chacun s'habille de nouveau

Charles d'Orléans

 

 

À l’aube du printemps

À l’aube du printemps,
Comme un coucou malin,
Dans le douillet du nid
D’une grive insouciante,
Entre les œufs bleutés,
J’ai glissé mon poème
Pour qu’il sache chanter.
Et maintenant j’attends
L’éclosion avec hâte
Pour savoir si mes mots
Sauront aussi voler.

Paul Bergès

 

CM1

Le Lièvre et la Tortue

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. A la fin quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi, l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?

Jean de La Fontaine

 

Le ruisseau

Ce n'est qu'un tout petit ruisseau,
Un peu d'eau vive qui glougloute,
Une vasque fut son berceau,
On ne le voit pas, on l' écoute.

Il a des façons de gamin
Pour sautiller de pierre en pierre,
On y puise au creux de la main
En écartant un brin de lierre.
Il a des franges de roseaux
Sur ses bords fleuris de pervenches
Et les aulnes où les oiseaux
Font du trapèze sur les branches.
Si, dans son lit, le vent brutal
Penche un brin d'osier qui le borde,
Le petit ruisseau de cristal
S'amuse à sauter à la corde.
Puis sous les aulnes chevelus,
Caressant le cresson et l'ache,
Il s'enfonce...On ne l'entend plus...
Sans doute il joue à cache-cache.
Petit ruisseau, je voudrais bien,
Moi qui suis un rêve qui passe,
Que dans mon cœur ainsi qu'au tien
Se mirent le ciel et l'espace...
Jeanne Marvig
CM2

Premier sourire du printemps

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes *
Et cisèle des boutons d'or*.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Théophile Gautier 

 

Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le dise
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez

Alphonse Allais