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Une année de poésie : avril

PS

La belle chenille
La belle petite chenille Zoé (agiter les doigts)
Dans une petite branche est montée
(les faire monter le long du bras)
Pour se cacher elle a tournée
(tourner en rond)
S'est fabriquée un petit cocon
(se recroqueviller)
Et s'est endormie dans sa maison
(fermer les yeux la tête appuyée sur les mains jointes)
Et s'est réveillée en papillon
(s'étirer tout doucement)
Maintenant elle tournoie dans le ciel
(tournoyer tout doucement)
Pour qu'on admire ses belles ailes
(agiter les bras pour imiter le papillon) 

 

Les habits des quatre saisons

C'est le printemps, il fait frais
Nounours met un bonnet.
C'est l'été, il fait chaud
Nounours enfile un maillot.
C'est l'automne, il fait gris
Nounours prend un parapluie.
C'est l'hiver, il fait froid
Nounours porte une parka.

Corinne Albault

 

MS

Que faites-vous petit coucou ?

Que faites-vous petit coucou ?

Je vais au nid, passer la nuit !

Mais dites-donc, petit frippon,

Est-il à vous, ce nid tout doux ? 

Non, mais tant-pis 

Puisque j'y suis, j'y resterai et j' y pondrai !

 

 

GS

J'aime ma maison

J'aime ma maison chaude
L'hiver quand le vent rôde.

Le printemps y pénètre
Par toutes les fenêtres

Sous le soleil qui sèche,
L'été, comme elle est fraîche !

Elle est douce en automne
Dans le parfum des pommes

Je t'aime bien, maison
Souriant aux saisons.

 

Louis Guillaume

 

L'oiseau

Cinq voyelles, une consonne,

En français composent mon nom

Et je porte sur ma personne

De quoi l'écrire sans crayon.

Voltaire

 

CP - CE1

Giboulées


La pluie éparpille un bouquet
De perles tièdes et légères.
On entend chanter les bergères
Et les oiseaux dans les bosquets.

Le soleil joue à cache cache
Avec les gros nuages gris.
Les moutons blancs, les veaux, les vaches,
Dans les près semblent tout surpris !

Et voici que parmi l'ondée,
Comme du fond d'un vrai pastel,
On voit monter, arche irisée,
Le pont joyeux d'un arc-en-ciel.

Raymond Richard

 

L'hirondelle

On m'a dit qu'une hirondelle
Ne faisait pas le printemps
Et moi je dis que c'est elle
Sinon, qui le ferait donc?

Je l'ai vue avec son aile
Qui taillait dans le ciel blanc
Un grand morceau de dentelle 

Où venait jouer le vent.

Ce n'était qu'une hirondelle
Un oiseau noir et blanc
Et pourtant je n'ai vu qu'elle
Et j'ai le coeur tout content.

On dit que les demoiselles
Font la pluie et le beau temps;
Moi je dis qu'une hirondelle
Fait l'avril et le printemps. 

Pernette Chaponnière

 

 

 

CE2

Le papillon

Le papillon qui s’éveille
Et sort de sa chrysalide
Aux rayons qui l’ensoleille
Chauffe ses ailes humides.

En les déployant ses ailes
Brillent de teintes variées
Qui au soleil étincèlent
En ocelles colorées.

Puis insouciant il volète
Visitant chaque corolle
Pour y butiner des miettes
De pollen dont il raffole.

Il inspecte ainsi la flore
Arrive en valses légères
Au buddleia
 qu’il adore
Pour ses senteurs printanières.

En voltigeant il explore
Chaque espèce florifère.
Heureusement il ignore
Sa destinée éphémère

Robert Calmels

 

 

Le moulin au printemps

 

 

Le chaume et la mousse

 

Verdissent le toit ;

 

La colombe y glousse,

 

L'hirondelle y boit.

 

Le bras d'un platane

 

Et le lierre épais

 

Couvrent la cabane

 

D'une ombre de paix.

 

La rosée en pluie

 

Brille à tout rameau ;

 

Le rayon essuie

 

La poussière d'eau ;

 

Le vent, qui secoue

 

Les vergers flottants,

 

Fait de notre joue

 

Neiger le printemps.

 

Sous la feuille morte,

 

Le brun rossignol

 

Niche vers la porte,

 

Au niveau du sol.

 

  

L'enfant qui se penche

 

Voit dans le jasmin

 

Ses œufs sur la branche

 

Et retient sa main.

 

Alphonse de Lamartine

 

 

 

 

CM1

 

Le ruisseau

Ce n'est qu'un tout petit ruisseau,
Un peu d'eau vive qui glougloute,
Une vasque fut son berceau,
On ne le voit pas, on l' écoute.

Il a des façons de gamin
Pour sautiller de pierre en pierre,
On y puise au creux de la main
En écartant un brin de lierre.
Il a des franges de roseaux
Sur ses bords fleuris de pervenches
Et les aulnes où les oiseaux
Font du trapèze sur les branches.
Si, dans son lit, le vent brutal
Penche un brin d'osier qui le borde,
Le petit ruisseau de cristal
S'amuse à sauter à la corde.
Puis sous les aulnes chevelus,
Caressant le cresson et l'ache,
Il s'enfonce...On ne l'entend plus...
Sans doute il joue à cache-cache.
Petit ruisseau, je voudrais bien,
Moi qui suis un rêve qui passe,
Que dans mon cœur ainsi qu'au tien
Se mirent le ciel et l'espace...

 

Jeanne Marvig

 

L'aurore s'allume

L'aurore s'allume ; 
L'ombre épaisse fuit ; 
Le rêve et la brume 
Vont où va la nuit ; 
Paupières et roses 
S'ouvrent demi-closes ; 
Du réveil des choses 
On entend le bruit.

Tout chante et murmure, 
Tout parle à la fois, 
Fumée et verdure, 
Les nids et les toits ; 
Le vent parle aux chênes, 
L'eau parle aux fontaines ; 
Toutes les haleines 
Deviennent des voix !

Victor Hugo

 

 

CM2

Le jardin et la maison

 

Voici l’heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l’air dolent et doux soupirent leurs odeurs.
Les baies du lierre obscur où l’ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent sur leurs feuilles,
Le jet d’eau du jardin, qui monte et redescend,
Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant;
La paisible maison respire au jour qui baisse
Les petits orangers fleurissent dans leurs caisses.
Le feuillage qui boit les vapeurs de l’étang
Lassé des feux du jour s’apaise et se détend.
Peu à peu la maison entr’ouvre ses fenêtres
Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,
Et comme elle, penché sur l’horizon, mon coeur
S’emplit d’ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur…

Anna de Noailles 

 

 

Si ...

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

 

Rudyard Kipling